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Littérature
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Les bruyères de bécon
Robert Belleret
- Sabine Wespieser Éditeur
- Litterature Etrangere
- 26 Août 2002
- 9782848050003
Quand il raconte son enfance au sein d'une famille nombreuse, fauchée mais heureuse, et convoque le ban et l'arrière-ban des voisins, des galopins, des concierges, des commerçants, des militants et des vedettes vénérées de l'écran et de la chanson, Robert Belleret bâtit autant de petites mythologies portatives, à l'usage des "banlieusards-têtes de lard". Carnet de souvenirs tendres et ironiques, où chaque personnage est porteur d'un monde, ce livre est l'évocation d'une époque et de ses acteurs, la banlieue dans les années cinquante, décrite avec un sens certain du détail enchanteur et la sincérité et l'humour de celui qui en est un des rejetons.
Dans Les Dupont de Mayenne, Robert Belleret évoque la figure du grand-père né en 1851 qui connut la Commune, la fièvre colonialiste et l'affaire Dreyfus, et celle de Mémée Dupont, concierge au 22 de la rue Balzac, grande amatrice de Point de vue et de Jours de France.
L'Enfance d'un antichef, c'est celle du père, antihéros atypique et figure centrale du livre, ouvrier à l'usine, militant communiste en douce, et vrai bricoleur du dimanche.
Quant à la mère, employée au Crédit Lyonnais, puis chez Barclay, d'où elle rapportait les "épreuves d'enregistrement" et les "billets de faveur" qui permirent au petit Robert de s'initier à Tino, Momo, Léo et aux autres, elle fut soucieuse par-dessus tout de faire monter ses enfants dans l'ascenseur social... Les Militants, cousins communistes encartés et enthousiastes, surtout les jours de consultation électorale, ne l'enchantant qu'à demi.
Avec l'évocation des courses à vélo ou des après-midi au boulodrome, des séances de cinéma au Bécon-Palace ou à l'Alhambra, des balades sur les grands boulevards, des virées dans les jardins publics ou à la campagne, la vraie, des rigolades familiales, des lectures - Tintin, Blake et Mortimer, Gaston Leroux et Maurice Leblanc -, l'auteur nous embarque sans cérémonies dans sa "vie quotidienne à Bécon-les-Bruyères" et bien au-delà nous invite à une plongée dans nos propres souvenirs.
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Sixties ; cinéroman
Robert Belleret
- Sabine Wespieser Éditeur
- Litterature Etrangere
- 4 Mars 2004
- 9782848050195
Sans fard et sans prétention, Robert Belleret raconte sa vie. Du lycée, découvert en 1957, jusqu'à l'entrée dans la vie adulte en 1970, ses années de formation traversent la décennie de la guerre d'Algérie, le gaullisme, la chanson à texte, la Nouvelle vague, le cinéma américain, et tant d'autres choses dont il fut témoin ou acteur mais toujours observateur attentif. Ayant fait ses Universités dans le catalogue du Livre de poche ou dans les salles obscures, Belleret a monté, à partir de ses souvenirs, un véritable cinéroman, succession de séquences comme autant de titres de films.
En 1957, le petit banlieusard héros des Bruyères de Bécon (2002) a grandi : il quitte le cocon familial, découvre la grande ville sur le chemin du Lycée Carnot, dans le XVIIème arrondissement de Paris, les profs et les copains et surtout les quatre cent coups. Plutôt mauvais sujet - il quittera le lycée sans le bac en poche -, il revient sur un parcours buissonnier rythmé par les concerts, grâce aux billets de faveur que lui procurait sa mère, employée chez Barclay, par les films, par les lectures, et par un amour immodéré de la poésie. Du gamin débrouillard qui se construisit tout seul, l'auteur devenu adulte ne donne jamais une vision flatteuse : les premiers émois amoureux et les premiers fiascos sont décrits avec un sens malicieux de l'autodérision et une sincérité évidente. Ce sont les amitiés qui ont été fondatrices dans ces années-là : avec sa bande, pas fan du tout de Salut les copains mais plutôt tournée vers Ferré ou Godard, avec un certain Francis, déjà fasciné par les planches et jouant ses premiers rôles avant de devenir Huster, Robert adolescent s'initie à la vie, à la politique, aux dérives nocturnes et aux voyages plus lointains - le séjour aux Baléares, avec Francis justement, est du genre irrésistible.
Les années passent, avec les petits boulots et les premiers vrais emplois. Portrait de l'auteur en employé de banque, puis Robert en bidasse, durant seize longs mois de service militaire en Allemagne, Robert en gratte-papier chez Air Inter : on y gratte toujours des billets gratuits pour l'autre bout du monde. Dans ces années soixante finissantes, c'est au Chili, en Asie du sud-est ou en Amérique du nord que l'auteur achèvera ses classes.
Comme avec Les Bruyères de Bécon pour la banlieue des années cinquante, Robert Belleret, racontant au jour le jour sa vie d'acteur anonyme d'une époque devenue mythique, les sixties, en donne une vision à la fois juste parce qu'elle est ordinaire, tendre, drôle et sacrément vivante. Son talent de conteur, son sens du détail véridique et son humour font de ce livre une chronique douce-amère qui est une véritable fabrique de souvenirs pour chacun de nous.
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Faits divers
Robert Belleret
- Sabine Wespieser Éditeur
- Litterature Etrangere
- 1 Mars 2007
- 9782848050522
" Il y a trente-sept ans que je suis journaliste professionnel, carte de presse n°27844 et, au bout de ma pointe Bic puis sur mon clavier d'ordinateur, j'ai dû produire des milliers de papiers et des centaines de millions de signes sans jamais me débarrasser du vertige de la page blanche. J'ai plus d'une fois frôlé le K. O. et pourtant, au moment de raccrocher les gants, j'ai eu envie d'en reprendre pour un tour. Histoire de raconter ce que furent mes premières années de journaliste au Progrès de Lyon puis, parallèlement (comme correspondant) au Matin de Paris, avant ma venue au Monde en 1986.
Le récit de cet apprentissage à une époque, les seventies, où on en était encore à l'âge du plomb et de l'écriture sur papier, pourra, je l'espère, éclairer les lecteurs de la presse sur les coulisses d'une profession qui a toujours fait rêver, avec sa part de fantasmes et d'impostures.
Entré dans un quotidien par la petite porte, sans diplôme, je me suis formé sur le tas en commençant par ce qu'on appelle, avec à peine d'exagération, les chiens écrasés. Si j'ai beaucoup (trop) pratiqué les faits divers, j'ai eu ensuite la chance rare d'être un pur généraliste, de toucher à toutes les rubriques et de pénétrer à peu près tous les univers. "
Le ton est donné dès la préface : après avoir raconté, avec bonheur, son enfance banlieusarde dans Les Bruyères de Bécon puis revisité ses années soixante dans Sixties, Robert Belleret consacre un troisième récit autobiographique à ses débuts dans le journalisme. Embauché le 1er avril 1970 dans le plus grand quotidien lyonnais, il a non seulement touché à tous les sujets - de la chanson au théâtre, du grand banditisme à la délinquance en col blanc, des concerts de pop au cinéma, en passant par les manifs, les meetings, les procès, et, selon le titre d'un de ses chapitres, " l'aveuglante pénombre du paysage politique lyonnais "... - mais il s'est surtout immergé dans la vie d'une rédaction où les journalistes touchaient à tout, et souvent en même temps.
Sur les bidonnages ou les marronniers - ces sujets qui reviennent avec les saisons -, sur le fonctionnement d'un journal, où on comptait encore avec les typos et les rotativistes, Faits divers livre des informations précieuses, qui permettent de toucher de près la réalité d'un métier aujourd'hui en pleine mutation. Derrière les anecdotes, souvent drolatiques, se profilent également les jeux d'influence, les rapports de pouvoir, où l'on saisit le rôle fondamental d'un quotidien influent dans une capitale régionale.
Mêlant la justesse du regard, l'ironie et une vraie tendresse pour un métier qu'il continue d'exercer avec passion, Robert Belleret fait aussi dans ce livre, dont ce n'est pas le moindre mérite, un éloge des sans grade, de ces localiers qui, loin des stars de la profession et des rumeurs de la capitale, quotidiennement font tourner les rédactions.